Les Lavoirs


  A) Géologie et Emplacement
  B) La Vie au Lavoir

 L' ambiance des lavoirs: photo des lavandières
C'est le domaine des femmes.
Elles l'aménagent et l'entretiennent.
Les hommes y sont exclus.
On les voit rarement aider à porter la lessiveuse bouillante.  
C'est le lieu des échanges, des commérages.
On y apprend les nouvelles du village.
On rit, on chante , on cancane.
On y règle ses comptes à coup de crêpage de chignon ou à coup de battes.
On s'y exprime librement, hors du regard des hommes.  
C'est le lieu où l'on dévoile son intimité et rien ne passe inaperçu.
Tout est épié et évalué.
Une réputation de vaillante, fainéante, radine ou généreuse est vite acquise.
Chaque lavandière met un point d'honneur à laver plus blanc que sa voisine. 
Malgré la pénibilité du travail à genoux, les mains dans l'eau par tous les temps, plus d'une femme n'aurait pas voulu manquer son tour de lessive.
   
Témoignages de Mesdames :   
Philippe Yvette, François Nicole, Verjade Reine, Godfrin Roberte et de Madame et Monsieur Raulet pour les informations sur l'environnement     
             
Elles ont toutes utilisé la fontaine jusqu'à l'arrivée de l'eau courante en 1962, leurs familles sont composées d'au moins 6 à 8 membres . 
 
La lessive a lieu toutes les semaines L'eau est puisée aux différents puits à godets du village et les seaux sont rapportés à la maison sur une sorte de joug ou sur le 'carré' . Le linge est décrassé à la maison et mis à tremper dans un bac de zinc posé sur un trépied ou entre 2 chaises . 
Il est ensuite brossé sur la planche posée dans le bac. Il est mis à bouillir avec des cendres dans la lessiveuse à champignon . Très tôt le lendemain matin, la ménagère charge la lessiveuse sur la brouette ainsi que la boîte à laver quand elle n'est pas restée sur les poutres de la fontaine, une brosse, le battoir et du savon( ou fait maison avec la graisse des peaux de lapin fondue ). Elle se dirige à la fontaine par le chemin 'du Mont'.
Le lavage est effectué dans le grand bac .  
Le rinçage se fait dans le petit bac où la" goulette "déverse son eau limpide, après qu'on y a jeté une vieille toile à matelas appelée 'cendre' afin de protéger le linge propre des dépôts résiduels.  
L'essorage du petit linge est fait par torsion manuelle. Pour les draps , on tord à plusieurs ,sinon on tord au crochet .  
Le linge est remis dans la lessiveuse qui est reposée sur la brouette .  
   Le plus dur est de remonter la côte . Parfois, les enfants , à la sortie de l'école ,aident à pousser la brouette.  
   Le séchage s'effectue sur les fils à l'extérieur ou au grenier en hiver. Les femmes assurent l'entretien des bassins qu'elles brossent au balai de chiendent . Le bassin propre peut être à nouveau rempli après obturation du trou de vidange par un bouchon d'herbes .  
   C'est avec nostalgie qu'elles évoquent cette période difficile où c'était une joie de se retrouver entre femmes .  
   Merci, Mesdames et Monsieur, de nous avoir livré une page d'histoire du village et de nous faire partager un petit bout de votre histoire  
 Avenir des lavoirs :  
   L'arrivée de l'eau courante dans les villes et villages , la technologie des machines à laver et du linge ainsi que des produits lessiviels ont mis fin aux activités du lavoir .  
   Ces bâtiments sont restaurés et entretenus en témoignage de la vie du passé , comme le sera la fontaine de St Marceau .   
   D'autres sont devenus des garages, des gîtes, des théâtres , des restaurants ,ou, tout simplement, ont été intégrés dans des circuits de promenade .   
Quel sera son avenir ?
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