Les lavoirs font partie du patrimoine de nos villages ardennais. Celui de Saint-Marceau est en « impluvium » et il a besoin d'être restauré.

IL faudra environ 60.000 € pour restaurer complètement le lavoir de Saint-Marceau : démonter les murs, les redresser, refaire le jointoyage, changer la charpente fatiguée et remplacer la tôle ondulée par des ardoises.

En attendant de rassembler la totalité de la somme (sans doute aussi avec quelques subventions), le maire, Denis Jean-Baptiste, et les conseillers municipaux ont décidé d'organiser le week-end dernier, avec la collaboration de l'association d'histoire locale des Monfis, une fête autour du lavoir, et du patrimoine architectural de Saint-Marceau en général, afin de commencer à réunir quelques sous. Saint-Marceau l'a déjà fait pour financer la restauration de son église.

Le lavoir est une curiosité, car il possède une toiture en « impluvium » qui capte les eaux de pluie dans le bassin de lavage du linge… tout en protégeant les lavandières de la pluie. Dans le programme des festivités du week-end (conférence, concert d'une chorale masculine, son et lumière dans l'église…), il y avait notamment une exposition à voir à l'intérieur de l'église avec du linge ancien, des fers à repasser… (prêtés par le Musée du linge de Montcy-Notre-Dame) et des photos d'autres lavoirs ardennais remarquables. Il semble que les lavoirs en « impluvium » ne soient pas nombreux dans le département : Senuc, Dom-le-Mesnil et Saint-Marceau ?

Excellent pour la poitrine

Autre particularisé : le lavoir de Saint-Marceau est relativement éloigné du centre du village ; ce qui devait être plutôt sportif pour les lavandières montémarcelines… surtout lorsqu'elles rentraient à la maison avec de lourdes corbeilles de linge mouillé ! Explication : Saint-Marceau étant construit en haut d'une butte assise sur une couche d'argile, les anciens n'avaient pas trouvé de source plus proche que celle de la fontaine de Fontenelle où fut reconstruit, en 1857, le lavoir tel qu'on le connaît actuellement. Aujourd'hui, la source est toujours alimentée.

Samedi après-midi, Luc Meunier, président des Monfis, guidait une visite commentée à travers les rues du village. Pendant ce temps-là, plusieurs dames de la commune avaient revêtu le costume des lavandières d'antan pour des démonstrations de lessive à l'ancienne. Bonne ambiance autour du bassin : on se racontait des histoires de lavandières, parfois un peu coquines ! Et puis, même si c'est autrement plus physique que de remplir une machine à tambour, ces dames pouvaient se consoler en apprenant que les mouvements des lavandières battant et frottant la lessive à la main sont excellents pour le maintien de la poitrine !

C'est l'aînée du groupe qu'il l'a dit aux autres !

Patrick FLASCHGO