Camille BECRET

Souvenirs et anecdotes d'un commis de ferme
Réalisé le 3 Octobre 2019 par les Monfis

Il est né en 1948. Orphelin à l’âge de 10 ans, il est recueilli par les religieuses de l’institut Don Bosco de Monthermé.
N’étant pas destiné à faire des études, en 1962, il est placé dans la ferme de Mr et Mme Rondeau à St Marceau à l’âge de 14 ans. Logé, nourri, blanchi, il travaille comme commis de culture, et perçoit une petite rémunération qui lui sera restituée à sa majorité sous forme d’un petit pécule.
Dans le village, il n’y avait qu’un autre commis de culture, Mr Thomas, à la ferme Poncelet. Les autres fermiers n’avaient pas de commis.
Les conditions de travail n’étaient pas faciles : travail exclusivement manuel, aucune aide de machines. Il était logé dans une petite maison à côté de la ferme, ne mangeait pas avec ses patrons et travaillait tous les jours, y compris le dimanche où il était seul pour assurer la traite des 15 vaches à lait.
La ferme comptait aussi 3 chevaux ardennais, une basse-cour, des lapins… et un cochon, appelé Totor qui quittait le ran pour suivre Camille jusqu’à l’épicerie du village !
Seul moment de liberté pour le commis : une heure le dimanche après-midi avec une petite pièce de 5 frs pour pouvoir boire une limonade avec les quelques jeunes du village qu’il fréquentait. Mais il ne sortait pas beaucoup avec les autres parce que ceux-ci lui reprochaient d’avoir des habits qui sentaient l’écurie.
La ferme produisait les cultures fourragères (orge, avoine, blé, foin…) nécessaires pour nourrir les animaux et le lait était ramassé par la laiterie de Dom-le-Mesnil.
Au cours de son séjour de 4 ans à St Marceau, Mr Bécret a été soutenu par quelques habitants de la commune pour améliorer son niveau scolaire (la famille Forget, Denis Goi, JPP…), ce qui lui a permis d’envisager une autre activité. A 18 ans, il part à Metz pour suivre un stage de formation accélérée de 6 mois en plâtrerie.
Ensuite, il revient dans les Ardennes, s’installe Rue Bayard et commence une nouvelle vie professionnelle qui s’achèvera comme employé à la ville de Charleville-Mézières.
En conclusion, Mr Bécret nous déclare : « A Don Bosco, j’ai été élevé dans la religion, mais ma religion, c’est Dame Nature ». Toute sa vie, il est resté proche de la campagne où il a commencé à travailler et maintenant, il est, notamment, passionné de champignons.


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