Marie Louise DEHUT née DIACRE

Evocation de la vie d’autrefois à Saint-Marceau
Réalisé le 26 Septembre 2014 par les Monfis


Née en 1932, Mme DEHUT a des souvenirs qui commencent à être précis à partir des années 1938 et 1939. Nous nous sommes donc attachés à évoquer avec elle la vie au village, de cette période à la fin des années 50 ou au début des années 60.
Note : Nous avons par ailleurs davantage de témoignages à partir des années 60, et nous savons tous que les façons de vivre ont évolué significativement à partir de cette période : arrivée de l’eau, des tracteurs, des voitures, des télévisions ……

Mme DEHUT a vécu toute son enfance dans la maison qui porte aujourd’hui le numéro 2 de la rue Basse.
Son père, Maurice DIACRE, travaillait pour les établissements LEFORT à Mohon et partait chaque matin en vélo. Sa mère, Léa, s’occupait de la maison et faisait des travaux de couture.
Mme DEHUT n’a pas le souvenir d’une vie très difficile. La famille cultivait un jardin, rue des Sarts, tout de suite après la dernière maison (FAGOT), et récoltait des pommes de terre, des légumes, des fruits et coupait de l’herbe pour les lapins. Ce jardin était aussi très utile car c’était le lieu où on venait vider le seau hygiénique, c’était l’assainissement de l’époque.
Pas de souvenirs pénibles non plus des corvées d’eau que l’on venait tirer au puits en haut de la côte, au coin du château . Les enfants étaient naturellement sollicités pour aller chercher le lait à la ferme, la ferme DEHUT étant la plus proche de la maison DIACRE. On allait chercher le pain à la boulangerie en haut de la côte (Chedron ?), en dessous de l’actuelle maison MOYEN (le boulanger et sa famille ne sont jamais revenus après la guerre), et il existait une épicerie, rue Basse, tenue par Mme PETITMANGIN dans la maison occupée actuellement par les DETER, cette épicerie n’existait plus après la guerre .
Il ne semble pas qu’il y ait eu des familles très misérables à Saint Marceau pendant cette période (tout le monde avait un jardin) même si certaines familles nombreuses (Nellys, Guillain) avaient un peu de mal à s’en sortir. Les voisins dont ML se souvient sont Mme CAVART et dans la première maison de la rue basse un vieux monsieur dont le prénom était Elysé et le sobriquet « Populo».
La petite Marie Louise est allée à l’école dans la classe de Mme TROYON , elle devait avoir 5 ou 6 ans, souvenirs imprécis, de même que les jeux d’enfance n’ont pas laissé de traces particulières, si ce n’est le fait qu’elle a laissé son gros baigneur et sa poussette lors du départ en exode.
Départ en exode en 1940 qui vit la famille DIACRE être dirigée vers la « Tricherie » dans la Vienne où les établissements LEFORT étaient délocalisés, et vivre dans une petite maison à Dissay. Elle y est restée jusqu’en 1945.
ML y a passé sa communion et elle se souvient que Gisèle PARIS, dont la famille était dans le même secteur, est venue à cette cérémonie. Elle est allée lui rendre la pareille quand Gisèle a passé sa communion et ce qui l’a frappée, c’était que Nelly RONDEAUX et la vieille Madame RONDEAUX (Mélanie) avaient fait le déplacement.
Comme elle a passé ces années loin de Saint Marceau, ce sont davantage des souvenirs d’adolescente, d’après guerre, qui lui reviennent. Le retour à Saint Marceau avait été difficile car ils avaient retrouvé leur maison dévastée, elle avait été habitée et pillée. Puis, la vie avait repris, avec le grand-père, Théodule, qui vivait avec eux (Maurice, Léa, Marie-Louise et Pierre).
Elle est allée au cours complémentaire à Mohon. Elle et ses camarades devaient descendre à pied à La Francheville, prendre le train jusqu’à la gare de Mohon et revenir à pied rue Victor Hugo, beaucoup de temps et d’énergie dépensés pour ces élèves. Ainsi, on marchait beaucoup à cette époque , on allait à Boulzicourt par la traverse, à La Francheville ou à Mohon faire des courses. ML a fini par avoir un vélo, plus pratique pour aller au collège, mais aussi pour aller à la fête à Boulzicourt ou à celle de Chalandry (avec Gisèle PARIS , Huguette CROIZIER, Roberte ou Fernand MATZ, Alexis PALAMAR….etc).
Le curé VINCENT, qui vivait avec sa sœur, organisait la procession du 15 août avec un présentoir dans la cour de l’école.
Elle a gardé le souvenir de belles fêtes à Saint Marceau, où il y avait beaucoup de monde et aussi des bals chez LONGUET où la salle était pleine à craquer ! Mais les filles étaient très surveillées par les parents, elles ne sortaient pas facilement et il fallait supplier ou ruser pour sortir avec les copines et encore, il fallait rentrer de bonne heure !
Pour les garçons, il y avait les jeux de quilles des cafés LONGUET, CHAMPEAUX-ROUSSEAUX et de la ferme-café de Constantine. Et aussi le café LAPORTE.

Ml s’est mariée en 1955 et le jeune ménage a habité tout de suite à la ferme DEHUT où il ne restait que le père de Robert, Georges DEHUT . Mme DEHUT était décédée l’année précédente et le frère de Robert, Michel, s’était marié en 54 et avait quitté Saint Marceau.
Mme DEHUT nous a fait remarquer que son beau-père, Georges DEHUT, et son père Maurice DIACRE, ont été à eux deux plus de 50 ans maire de Saint Marceau.

Marie-Louise et Robert ont eu 2 filles, Christine en 1957 et Odile en 1961. Elles habitent très prés de Saint Marceau (Charleville et Boutancourt ), ce qui permet à ML de les voir souvent ainsi que ses petits enfants. ML est arrière-grand-mère depuis février.
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